Début février, le vent nous a soufflés jusqu’au Sahara, juste au moment de fêter la première moitié de notre périple ! Eh oui, un peu plus de cinq mois sont derrière nous et nous avons encore cinq mois d’aventures à déguster…
Tea in the Sahara
Le désert du Sahara… Une destination qui nous fait rêver depuis que nous sommes enfants. Immense, aride, indomptable, sauvage, inspirant, éblouissant, … Voilà l’image que nous nous en faisions. Nous pourrions maintenant rajouter à cette liste mouvant, émouvant, venteux, exaltant, chaud (le jour) et froid (la nuit), déroutant, peuplé de discrets animaux, …
C’est un paradis pour les fans de pelles et de seaux et un espace magique pour les mega jumps et figures en tous genres.
Le jour, nos regards découvrent cette infinité de grains de sable qui composent ces dunes mouvantes balayées par les vents.
La nuit, c’est le calme plat. Couchés sur les dunes, nous nous tournons vers le ciel noir habillé de milliards d’étoiles intenses et de quelques fugaces étoiles filantes.
Vous pouvez imaginer notre excitation lorsque nous avons passé une nuit sous tente, au milieu de nulle part et à quelques heures de dromadaire de la première route…
Marock à gogo
Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Après avoir passé le mois de janvier à découvrir la belle côte marocaine en dérivant sans cesse plus au sud, nous avons clôturé ce chapitre par des super retrouvailles avec Gaétane, Caspau, AC et Vince et bien sûr tous les enfants qui se sont fait une fête autant que nous !
Tombés profondément amoureux du Maroc, nous avions très envie de plonger dans l’intérieur du pays (voir notre carte mise à jour) et découvrir d’autres facettes de ce pays aux mille visages. Nous avons donc décidé de ne pas en rester là mais de prolonger notre séjour jusqu’à la limite légale de trois mois. Nous rejoindrons l’Europe ce 12 mars en prenant une tunnel secret qui relie le Maroc à l’Italie (sympa le coup du ferry qui relie Tanger à Livourne !).
Avoir le temps d’avoir le temps
Le titre de cet article met également en avant une dimension importante de ce voyage: le temps. Connaissez-vous ce dicton marocain qui nous plait bien: « Les européens ont la montre, mais nous les Marocains avons le temps » (dicton certainement valable pour tous les pays non occidentaux 😉 )?
Avoir le temps d’avoir le temps…
Tant de choses ont émergé durant ce voyage à partir de temps morts (qui portent bien mal leur nom). Lorsqu’ils ne sont pas l’occasion de se recentrer et d’intégrer ce que l’on vit, ces moments sont souvent source de créativité. Bricolages, invention d’un millième nouveau jeu, découvertes en tout genres, …
En dehors de moments clés de la journée (classe le matin, repas, …), nous programmons peu notre voyage et nous laissons porter par les rencontres, les envies du moment, et par ce qui surgit par surprise. Cela nous donne l’impression d’avoir beaucoup de chance, avec ces rencontres et ces expériences qui surviennent de façon surprenante. Nous ne sommes qu’au début de notre apprentissage du véritable sens de l’Inch Allah, ce lâcher prise marocain qui ouvre des portes et évite de s’enfermer dans des schémas et des attentes figées.
Lorsque nous avons observé longuement un hibou du Cap sur la lagune de Moulay Bousselham à une heure et un endroit improbables, un pêcheur-ornithologue marocain nous a expliqué que nous devions certainement aimer et chérir la Nature pour qu’elle nous fasse de si beaux cadeaux. Après avoir croisé des fennecs, des serpents, des singes magot et des centaines d’insectes bizarres, nous sommes prêts à le croire; après tout c’est un expert 😉 .
Un jeune ancêtre
Pour terminer cet article, nous vous proposons un applaudissement fourni pour notre MobiSchtroumpf qui nous a amenés tranquillou jusqu’au désert. Sur le point de fêter ses 26 ans, nous roulons donc avec un « ancêtre » selon la législation belge. Quelle blague pour les Marocains ! Rois de la récupération et de la réparation, les ingénieux mécaniciens marocains vous font tenir des véhicules pendant 50 ans (presque) sans problème(s). En quittant le désert, nous avons croisé le sympathique 4L Trophy, avec 1200 duos d’étudiants majoritairement français – quelle ambiance ! Si chez nous, faire rouler une 4L tient de la prouesse technique réservée aux passionnés, sachez qu’au Maroc, nous croisons tous les jours des 4L, vieilles Peugeot, Renault, Citroën, … ! De la débrouille et du talent… de quoi nous inspirer pour le Repair Café en préparation à Etterbeek (en Transition).
Nous avons donc testé les talents des mécanos marocains en faisant quelques upgrades sur notre MobiSchtroumpf. Une peu de carrosserie, des nouveaux tissus intérieurs, une peinture sur l’aile, des checks sur la boite, suspension, électricité, …
Prenons l’exemple du nouveau bouton « turbo ventilateur » qui nous a été bien utile pour franchir les nombreux cols de l’Atlas. Ce bouton magique est une idée soufflée par un excellent mécano basque, implémenté par un génial mécano marocain sur un camping-car allemand au moteur italien appartenant a des belges (vous avez dit mondialisation?).
Les prochaines mises à jour incluent le remplacement de notre vieux moteur fossile par un moteur électrique en attendant le déploiement d’une propulsion humaine (pédales pour les six passagers), l’installation d’une toilette sèche et d’une serre sur le toit pour atteindre l’autonomie alimentaire, mon cher Watson.
Allez, pour notre MobiSchtroumpf, faites péter cet applaudissement… Plus fort ! On veut entendre vos souris couiner et vos doigts écrrrraser ces claviers !
Merci pour lui !
PS: Nous n’avons pas mis à jour récemment la section « photos » de notre blog. Nous attendons encore deux films en développement dans un labo. Ça c’est du slow blog 😉